mercredi 26 avril 2017

Suite à l'itinéraire d'un catholique non perplexe de l'abbé Lorans.

Un lecteur assidu de notre site s'est permis de prolonger  l'itinéraire de ce catholique non perplexe :

2019 : Rome publie un document selon lequel il faut prioritairement enseigner la nouvelle théologie dans les séminaires, et maîtriser la nouvelle théologie est une condition pour monter en grade dans l’Église, néanmoins ceux qui le souhaitent pourront s'en tenir à la théologie thomiste,
=> chant du Te Deum à Ecône, car Rome reconnaît que saint Thomas d'Aquin n'a pas quitté l'Eglise,

2020 : la (néo)FSSPX suggère aux fidèles de cotiser au denier de Saint-Pierre

2021 : nouveau document de Rome selon lequel, malgré la situation irrégulière de la FSSPX, les fidèles peuvent recevoir validement le sacrement de confirmation des mains des évêques de la FSSPX, "afin que l'Esprit puisse répandre ses inspirations" ; mais il faudra reconnaître que ce devrait normalement relever de la responsabilité des évêques diocésains,
=> chant du Te Deum, l'abbé Lorans pense encore plus que Georges n'est pas perplexe,


2023 : institution de la prélature personnelle Pie X (PPPX), signée par le préfet de la commission Ecclesia Dei,
=> les tradi-libéraux applaudissent, Te Deum, les cloches sonnent, etc.
=> d'autres, au jugement émoussé par les étapes précédentes, constatent ce nouveau fait sans trop savoir quel sens lui donner,
=> d'autres qui ont gardé un bon fond anti-libéral ne veulent néanmoins pas prendre leur "indépendance" vis-à-vis du monde traditionaliste officiel, chercheront à minimiser la chose, se disent qu'ils ne se laisseront pas faire,
puissance de la subversion : il est fort possible que ces derniers représentent encore une bonne proportion,

Considérons l'abbé Georgeon, de moins en moins perplexe paraît-il, mais qui devra vivre dans la PPPX,

2024 : arrivent dans les chapelles de la PPPX des ralliés et divers conservateurs conciliaires, qui ne font pas la différence entre "Summorum Pontificorum" de Benoît XVI et "Quo Primum tempore" de Pie V, ils ne font pas non plus la différence entre un ralliement et une régularisation (et pour cause!), ils préfèrent le nouveau catéchisme de 1992 au catéchisme de saint Pie X, ils invoquent 'saint' Jean-Paul II ; les jeunes ne s'habillent jamais correctement ;
=> l'abbé Georgeon veut faire la leçon à ces gens, l'affaire remonte à un niveau supérieur, on demande à ce prêtre de se montrer plus patient...

2025 : Mgr M., du diocèse de G., se propose de conférer le sacrement de confirmation à ses ouailles de la PPPX, il garantit qu'il procédera selon le rite traditionnel et que son sermon ne fera pas l'apologie de l'oecuménisme, néanmoins le reste de l'année il confirme à la moderne et il multiplie les rencontres interreligieuses,
=> l'abbé Georgeon voudrait s'opposer a sa venue, disant que Mgr de Galarretta viendra d'ici six mois, saura-t-il convaincre ?

2026 : cette fois-ci, en l'absence de prêtre dans une grande paroisse, Mgr M. demande qu'un prêtre de la PPPX vienne officier de temps en temps, selon le "rite extraordinaire" bien sûr,
=> l'abbé Georgeon devra-t-il adapter son enseignement au style de ces paroissiens ?

2027 : se présentent au séminaire d'Ecône des jeunes très gentils et très pieux mais qui ne sont pas du tout intéressés par les idées de saint Pie X (ni de Mgr Lefebvre),
=> le directeur du séminaire veut renvoyer ces recrues, mais l'affaire remonte au niveau de la prélature, qui cherche un arrangement...

2028 : le diocèse organise un pèlerinage à Lourdes, obligation pour les paroisses PPPX de diffuser l'annonce, des fidèles (PPPX) vont participer afin de faire la connaissance des autres (conciliaires)

2029 : problèmes chez les dominicaines, alors que l'ancien évêque diocésain était resté distant avec elles, le nouvel évêque souhaite contrôler ce qu'elles étudient, la façon dont elles éduquent les filles, il envoie des inspecteurs, se plaint à la prélature des réponses incomplètes apportées par les soeurs, etc.

2030 : le besoin de renouveler les évêques auxiliaires de la PPPX se fait de plus en plus pressant, le dossier traîne en longueur à Rome, qui regrette que les candidats présentés n'aient pas plus de diplômes universitaires ou qui suggère qu'il faudrait des candidats plus jeunes (par exemple)

2031 : un évêque ratzinguérien, mais miraculeusement converti par Ecône aux idées traditionnelles, se propose comme évêque auxiliaire,
=> la prélature se sent obligé d'accepter, et fait chanter un Te Deum,

2032 : on fait l'heureux constat que maintenant les écoles de la PPPX ont su avoir suffisamment d'ouverture pour que 50% de leurs élèves ne soient pas des natifs de la pure souche FSSPX (comprendre : plus de la moitié des élèves sont de purs conciliaires)

2033 : un quelconque scandale éclate dans la PPPX (par exemple : indicent diplomatique dans un pays de mission, gros problème financier ou immobilier, affaire de moeurs, etc.), les journaux en parlent, une forte pression médiatique s'exerce. Et c'est alors que l'on découvre que Jésus-Christ n'est plus le critère. Le Vatican veut mieux contrôler cette prélature afin de ne plus rencontrer ce genre de problème à l'avenir. Le Vatican impose des commissaires un peu partout, et il demande aux évêques de mieux contrôler la gestion des chapelles, passe au crible tous les dossiers des clercs de la PPPX, ou fait le tri dans les pays de mission autorisés pour la PPPX, etc.

2034 : la Fraternité saint-Pierre n'est pas non plus exempte de soucis, disparaissent ses petits privilèges (accordés jadis lorsqu'il y avait la FSSPX à l'extérieur mais pas loin), mais de toute façon ces privilèges ne profitaient qu'aux intransigeants et mettaient les autres mal à l'aise,

2035 : la situation s'est calmée, mais apparaissent des idées de fusion entre IBP, FSSP, PPPX, etc., ces idées n'aboutissent pas tout-à-fait mais on crée une autre situation mitigée,

2036 : sentiment généralisé que finalement on n'est pas si mal dans la Grande Eglise, si une cérémonie ne nous plaît pas on n'y va pas, on se demande bien sur quel malentendu Rome a sanctionné Mgr Lefebvre jadis,

2037 : nouvelle tension, un prêtre lassé des pressions contradictoires entre le diocèse et la prélature, puisque cette dernière lui demande de garder le plus possible une façade traditionaliste, souhaite rejoindre entièrement le diocèse tout en gardant sa chapelle PPPX, il est soutenu par une partie des fidèles...

année 2038 : situation apaisée, la PPPX fut une heureuse expérience, tout le monde a bien su s'adapter